Les strobiles sont des rameaux fertiles constitués des feuilles modifiées qui protègent des sporanges (les sporophylles). Ici, le strobile femelle de pin est un cône avec des sporophylles ligneuses, caractéristique des Coniférophytes.
Sur un même pin, on peut observer des cônes dans trois états différents. À l'apex des rameaux se forment les cônes petits (1 cm) et peu lignifiés. C'est à ce stade qu'a lieu la pollinisation. Ces cônes se développent encore deux ans avant de libérer les graines. On trouve les stades de développement correspondants plus en amont sur les rameaux. D'abord des cônes grands (5-10 cm) et verts, qui ont un an et sont le siège de développement des graines. Encore plus loin, des cônes bruns et aux écailles généralement ouvertes libèrent les graines.
C'est le premier stade que nous observons ici. Il est de plus grande taille que le strobile mâle, d'où le fait qu'on n'en observe qu'une partie même en grossissement x40.
Les écailles ligneuses sont disposées sur un axe. Sur la face supérieure (vers la gauche ici), chaque écaille (sporophylle) porte deux ovules (un seul observable dans le plan de coupe). Sur la face inférieure, une feuille réduite (bractée) est présente.

Photographie : Marc Coudel

Le détail de l'ovule de pin permet d'observer son tégument, percé du micropyle vers la base de l'ovule. A l'intérieur se trouve le nucelle, sporange femelle dans lequel a lieu la méiose la cellule mère des spores (sporocyte). Des quatres cellules formées, une seule survit. Elle a une taille bien plus grande que les spores à l'origine des grains de pollen. Elle est qualifiée méga/macrospore (par opposition à la microspore côté mâle). Il y a hétérosporie, caractère homologue de celui des Angiospermes mais qui est également apparu de façon convergente chez certaines lycophytes et chez des fougères.
Des mitoses (nombreuses) de la mégaspore forment un gamétophyte femelle haploïde et relativement réduit. Il produit deux gamètes femelles (oosphères, non visibles sur cette coupe).
Au moment de la pollinisation, des gouttes collantes sont sécrétées à la surface du cône et capturent des grains de pollen dans l'air. Lorsqu'elles se dessèchent, le liquide se rétracte et apporte les grains de pollens capturés vers le micropile où la cellule du tube germe et transporte le gamète mâle (cellule générative) à travers le nucelle vers l'un des deux gamètes femelles. Un grain de pollen peut féconder l'autre gamète, et la polyembryonnie est possible chez les pins. La fécondation forme un zygote, qui se développe en embryon (futur sporophyte). À la libération de la graine, l'embryon est entouré du périsperme (tissu de réserve issu de divisions du gamétophyte) et du tégument protecteur.

Photographie : Marc Coudel